Les vacances d’été, on les attend souvent comme une parenthèse légère et joyeuse. Et avec elles, une idée (souvent implicite) : celle que notre vie sexuelle va s’enflammer. Plus de temps, moins de stress, un décor de rêve… sur le papier, tous les voyants sont au vert.
Mais dans la réalité, beaucoup de personnes se sentent décalé·es. Moins de désir, plus de décalages avec leur partenaire, ou sont envahi·es de questions très concrètes : comment faire l’amour discrètement ? Est-ce risqué de le faire dans la mer ?
Voici 7 réponses sans tabou aux questions qui me sont le plus posées avant les congés.
1. « Est-ce normal d’avoir moins envie pendant les vacances ? »
Oui. Et c’est même plus fréquent qu’on ne le croit.
L’idée que « les vacances boostent la libido » peut générer une pression : celle d’avoir envie, d’être excité·e, de faire plus l’amour. Or, le désir ne s’allume pas par bouton ON/OFF. Il dépend de nombreux facteurs : fatigue accumulée, environnement, stress, rythme de sommeil, contexte relationnel… Et certaines choses ne disparaitront pas avec une baguette magique pendant les vacances.
Le désir ne s’allume pas par bouton ON/OFF.
Parfois, ce dont votre corps a besoin en vacances, ce n’est pas de sexe… mais de repos. Et c’est totalement légitime.
Pendant l’année, nos corps sont souvent mis à rude épreuve : surcharge mentale, fatigue chronique, tensions accumulées, rythme effréné. Alors, quand arrivent enfin les vacances, notre organisme peut tout simplement réclamer une pause.
Ce besoin de repos peut se traduire par une baisse de libido, un désir flottant, une envie de dormir plus, de ne rien faire, ou simplement de savourer la tranquillité sans excitation sexuelle. Ce n’est pas un problème. Ce n’est pas une panne. C’est un ajustement naturel avec de la communication en amont.
Vouloir « profiter » des vacances ne signifie pas obligatoirement avoir une vie sexuelle intense. Parfois, se reposer, se recentrer, respirer profondément, laisser le désir revenir à son rythme… c’est déjà une manière de prendre soin de sa sexualité.
Se rappeler qu’on n’a rien à prouver, même en amour, même en couple, même en été… c’est une forme précieuse de liberté.
2. « Comment faire l’amour discrètement en camping ? »
Ah, le camping : ses cigales, ses tentes serrées, ses murs en toile… et son manque cruel d’intimité. Voici quelques astuces pour allier plaisir et discrétion :
- Choisissez les bons moments : tôt le matin ou en pleine après-midi (quand les autres sont à la plage) peuvent être plus calmes.
- Misez sur les caresses et le slow sexe
- Les positions allongées et proches (cuillère, lotus) qui seront sûrement plus silencieuses et moins « repérables ».
- Un coussin sous les fesses, un matelas bien calé, et hop : moins de grincements.
- Et si ce n’est pas possible dans la tente… il y a toujours la voiture, une balade coquine en forêt…
3. « Que faire si mon·ma partenaire veut plus de sexe pendant les vacances ? »
La différence de désir est fréquente, en vacances comme ailleurs. Mais les attentes peuvent être amplifiées l’été, parce que beaucoup projettent : « on va se retrouver, on va rattraper le temps perdu, on va faire l’amour tous les jours ».
Si vous n’avez pas la même envie :
- Exprimez-vous clairement avec bienveillance. Dites ce que vous ressentez sans accuser : « J’ai l’impression qu’on attend tous les deux des choses différentes… moi, j’ai plutôt envie de repos que de sexualité en ce moment. »
- Continuez la sensualité si vous le voulez : caresses, massages, moments de tendresse, sans forcément aller jusqu’à la pénétration.
- Parlez de ce qui alimente (ou freine) votre désir, sans jugement. Le but n’est pas forcément d’avoir le même rythme, mais de trouver une zone de rencontre.
4. « Quels sextoys emporter en vacances ? »
L’idéal : des sextoys discrets, légers, étanches et rechargeables. Voici quelques idées pour une valise coquine mais pratique :
- Un mini vibro (à pile ou USB)
- Un stimulateur clitoridien de poche (type Satisfyer mini)
- Un plug anal tout doux pour explorer à deux ou en solo
- Un œuf vibrant télécommandé (parfait pour les jeux coquins au resto ou à la plage…)
- Des préservatifs et du lubrifiant en format voyage.
N’oubliez pas de les glisser dans un pochon propre et de les nettoyer soigneusement avant/après usage. Et attention à ne pas les laisser en plein soleil ou dans un endroit trop chaud.
Attention, les sextoys sont encore illégaux dans plusieurs pays ! Quels sont les pays où les sextoys sont interdits ? Afghanistan, Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Inde, Iran, Malaisie, Maldives, Maroc, Singapour, Thaïlande, Vietnam.
Avant de glisser un petit jouet dans votre valise, vérifiez donc toujours la législation locale à ce sujet.
5. « Est-ce risqué d’avoir un rapport sexuel dans la mer ? »
Oui. Même si l’idée fait fantasmer, c’est loin d’être idéal.
- L’eau salée ou chlorée n’est pas un lubrifiant (au contraire, elle peut irriter la muqueuse et assécher).
- Les préservatifs peuvent glisser ou être moins efficaces dans l’eau.
- Le risque d’infection (mycose, cystite) est plus élevé à cause des bactéries présentes dans l’eau et du frottement.
- Et côté confort… entre le sable, les algues et la température, le rêve peut vite tourner au sketch.
Si vous avez envie d’un rapport un peu sauvage, mieux vaut un endroit abrité, au sec, et dans le respect de la loi.
6. « Comment éviter les infections après un rapport sexuel en été ? »
Voici quelques précautions simples à adopter après un rapport sexuel et surtout l’été :
- Uriner après un rapport (très utile contre les cystites).
- Se rincer ou se laver doucement (pas de douche vaginale ou interne).
- Éviter les rapports dans l’eau si l’un·e de vous est sujet·te aux infections.
- Porter des sous-vêtements respirants (en coton, pas trop serrés).
- Changer de maillot mouillé rapidement, car l’humidité prolongée favorise les champignons.
Et en cas de gêne persistante, consulter un·e professionnel·le de santé (ce n’est pas une fatalité).
7. « Comment rester connecté·e à son désir en voyage avec des enfants ? »
Ce n’est un secret pour personne : partir en vacances avec des enfants, ce n’est pas vraiment synonyme de repos. Entre la logistique, les horaires à respecter, l’énergie qu’ils·elles demandent et le besoin de rester disponible émotionnellement… difficile parfois de se reconnecter à son propre désir, et encore plus à celui du couple.
Mais bonne nouvelle : rester connecté·e à son désir ne signifie pas forcément avoir des rapports sexuels fréquents. Cela peut commencer par de toutes petites choses, plus accessibles et souvent plus réalistes dans un contexte familial.
- Créez de la micro-intimité : un regard appuyé, une main dans le dos, un mot doux soufflé à l’oreille… Ces petits gestes entretiennent la complicité et maintiennent une connexion sensuelle, même quand on est entouré·e d’enfants.
- Autorisez-vous à fantasmer : pendant la sieste des enfants, en marchant sur la plage ou dans une file d’attente… laissez votre imaginaire érotique vivre. Penser à votre partenaire, à un souvenir ou à un fantasme alimente le désir, même sans passage à l’acte.
- Aménagez un temps pour le couple : si c’est possible, proposez un moment où les enfants sont pris en charge (par la famille, une activité encadrée, un baby-sitting ponctuel…) pour vous retrouver à deux. Pas forcément pour faire l’amour, mais juste pour souffler, rire, parler… Le désir se nourrit de ces espaces où vous redevenez des amoureux·ses, pas seulement des parents.
- Redéfinissez ce qu’est « une sexualité vivante » : l’été ne sera peut-être pas torride, mais il peut être tendre, complice, joueur. Parfois, ce n’est pas la quantité d’ébats qui compte, mais la qualité du lien.
- Rappelez-vous que votre désir ne disparaît pas, il s’adapte, il migre, il attend un moment propice. Et il peut renaître dans les interstices, si vous lui laissez une place.