Maryse FROCHOT

LOGO MF
pervers-narcissique
Couple

Pervers narcissique : comment le reconnaître et s’en débarrasser ?

Accueil > Blog > Pervers narcissique : comment le reconnaître et s’en débarrasser ?

Derrière le charme hypnotique et l’apparence séduisante, se cache un monde de manipulation et de destruction.

 

Nous entendons de plus en plus parler de pervers narcissique (PN) et dans mon cabinet de sexothérapie y compris, à croire que le monde crée de plus en plus de personnes manipulatrices et toxiques. Le saviez-vous ? Les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité narcissique représenteraient 3% de la population actuellement… et il faut en voir les dégâts. Le but de cet article est de préciser la définition du profil PN et d’apporter tous les éclairages nécessaires aux victimes et leurs proches pour être attentif.ves aux agissements de ce profil. Et pour compléter les signes théoriques, nous aurons également le témoignage de Sophie (prénom changé pour garder son anonymat), victime d’un PN qui a réussi à s’en sortir.

 

Si vous êtes ici, ce n’est sûrement pas un hasard. Qu’est-ce qui se cache réellement derrière ce profil ? Qui est cette personne ? Comment se protéger de ses agissements ? Plongeons au cœur de cette problématique pour mieux la comprendre.

Qu'est-ce qu'un pervers narcissique ?

Vulgarisé par le psychothérapeute Paul-Claude Racamier dans les années 1980, le terme « pervers narcissique » décrit un individu ayant un trouble de la personnalité, souvent associée à la manipulation et à un comportement destructeur vis-à-vis d’autrui. Bien que ce terme ne soit pas officiellement reconnu dans les ouvrages médicaux comme le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), il décrit des comportements très réels et souvent très toxiques dont beaucoup de personnes font les frais.

Alors oui, les pervers narcissiques sont principalement des hommes mais aujourd’hui c’est certain, il existe également des pervers narcissiques au féminin.

Le profil PN est une personne qui utilise l’autre pour se mettre en lumière, tout en dénigrant et en dévalorisant les autres pour maintenir un sentiment de supériorité. Cette personne est caractérisée par un manque d’empathie et une recherche constante d’admiration et de validation de la part des autres.

 

Le profil PN est un caméléon, il agira comme il le faudra pour détruire sa victime. Il est capable de copier l’histoire de sa victime et lui montrer qu’il fait partie du même monde qu’elle. Cela est dû au fait que le pervers narcissique n’a pas d’histoire. Oui, tout être humain a une histoire mais lui arrive à la mettre de côté et la remplacer par des histoires sur lesquelles il a le pouvoir.

 

Psychologiquement, ils font partis du tableau des état-limites mais aussi paraphrènes (il compose sa personnalité avec un fond de normalité et avec un fond délirant-psychotique : la personne est équilibrée mais sur un domaine il est dans le délire, dans le « mytho » comme dans le travail, sexualité ou un autre espace). 

 

Cependant, j’aime apporter de la nuance. Tous les hommes ou femmes manipulateur.rices ne sont pas des PN. Il est essentiel de se rappeler que la véritable pathologie derrière ces traits est complexe et qu’un diagnostic ne devrait être posé que par un.e professionnel.le de la santé mentale. De plus, utiliser cette étiquette de manière informelle ou sans compréhension peut être préjudiciable et inexact pour la personne visée.

« Tuez-le, il s’en fout. Humiliez-le, il en crève. » Racamier.

En conclusion, le profil PN est non genré, il peut être une femme ou un homme. Il est dénué.e d’affect et cherche activement et avec un malin plaisir à détruire psychologiquement une proie. Pourquoi ? Car il cherche à s’attribuer les qualités de cette personne qu’il n’a pas et vu qu’il n’y arrivera pas, il voudra ensuite détruire sa proie.

Comment s'est construit un pervers narcissique ?

La pathologie de perversion narcissique remonte à l’enfance. L’enfance du pervers narcissique n’est pas universelle. Néanmoins, certains schémas et dynamiques familiales peuvent favoriser l’émergence d’un trouble de la personnalité narcissique. Nous retrouvons ainsi deux cas de figure d’enfance qui ont contribué à la construction psychologique des personnes ayant un trouble de la personnalité narcissique.

 

Attention aux raccourcis, ce « diagnostic » est un tout et il ne faut pas prendre tout cela à la lettre, il faut le contextualiser. Les profils PN ne naissent pas PN, ils le deviennent. Le premier cas de figure est le modèle « enfant-roi » dans la toute-puissance. Le deuxième cas de figure est une « enfance-objet » avec un parent défaillant et peut-être aussi manipulateur qui va l’empêcher de se développer dans un environnement sain.

On ne naît pas pervers narcissique, on le devient.
  • L’enfant tout-puissant :

Pour simplifier, pour se développer, un enfant a besoin d’interdiction pour construire son surmoi (une sorte de barrière construite par notre conscience, qui censure certaines envies qu’elle ne juge pas acceptables) avec des règles établies. Il apprend et accepte d’une certaine manière qu’il n’est pas le tout-puissant et qu’il y a un espace entre lui-même et l’autre et que cet autre ne répond pas parfaitement à 100% de ses désirs. Sur-choyés, les profils PN n’ont pas appris et intégrés ces limites, ils vont de ce fait empiéter sur leur victime.

De plus, les profils PN ont servi comme un objet de pouvoir pour leur mère : « Tu es à moi donc tu n’existeras pas en tant que tel, toi et moi ensemble, nous sommes tout-puissants, nous sommes les meilleurs ». Ils grandissent avec leur mère en pensant qu’ils sont tout-puissants tous les deux, ensemble.

Enfin, les pervers narcissiques ont été en fusion avec leur mère ou avec la représentation du rôle maternel. La mère a pu être omniprésente, elle a occupé tout l’espace psychique de l’enfant. Elle a pu aussi être dépressive. Attention, je ne dis pas que toutes les personnes qui sont en fusion avec leur mère sont forcément des profils PN ni que les mères dépressives sont forcément des mauvaises mères qui fabriquent des profils non équilibrés. Ceci est la structure psychologique théorique du PN. Le profil PN ne vit donc pas séparation avec l’autre (comportement classique dans le développement d’un enfant) et reste avec l’idée qu’il doit rester avec sa mère pour exister

A l’âge adulte, le PN cherche à fusionner avec sa victime comme si c’était sa mère pour recréer ce lien obligatoire à leur équilibre. Dans un premier temps, tout est magnifique avec le PN, il/elle est vraiment l’amant.e idéal.e et parfait.e. Mais à un moment donné, le PN se rend compte que l’autre n’est pas sa mère et va commencer à détruire psychologiquement sa proie. C’est pendant cette période que la victime est vraiment décrédibilisée, rabaissée, maltraitée.

 

  • L’enfant objet : 

L’enfant grandit avec un manque d’amour avec un parent manipulateur ou pervers et défaillant dans son rôle de parent. Sans faire de raccourci, le schéma qui est
retrouvé est une mère omniprésente et un père effacé qui n’arrive pas à trouver sa place au sein de la famille ni du couple. Le père peut aussi être autoritaire sans marque d’affection pour l’enfant. 

L’enfant va être traité comme un objet où ses besoins et ses désirs ne seront pas écoutés, ni pris en compte et vivra dans son enfance des blessures d’abandon, de rejet soit réellement vécue soit perçues à cause du comportement du parent. L’enfant ne passe pas par la case enfant et est de suite considéré comme un adulte. L’enfant vit avec l’idée qu’il ne vaut rien avec une estime de lui très faible et grandit dans un climat d’insécurité affectif. Il va se protéger à l’aide d’une carapace comme mécanisme de défense pour se protéger de sa propre souffrance intérieure.

Alors, comment reconnaitre un profil pervers narcissique ?

Les personnes ayant un trouble de personnalité narcissique possèdent des traits de caractère particulièrement distinctifs :

  • Admiration : ils recherchent constamment la validation et l’attention des autres, quitte à écraser et prendre toute la place. Ils ont eu l’entière attention de la mère sans contraintes, pourquoi devrait-il limiter leur présence aujourd’hui ?
  • Communication confuse : ils communiquent de manière floue et souvent de façon paradoxale.
  • Obsession : ils sont obsédés par leur image sociale et tiennent à montrer à tous qu’ils sont « super » et irréprochables. 
  • Mégalomanie : ils pensent être spéciaux et uniques et c’est donc normal pour eux de transgresser les règles. 
  • Manipulation : ils sont maîtres dans l’art de vous retourner une situation contre vous, jouer avec vos émotions, utiliser votre culpabilité, votre honte, votre peur… pour obtenir ce qu’ils veulent.
  • Vampirisme : ils vampirisent leur victime jusqu’à épuisement. Ils usent de l’alternance du « chaud/froid » sur leur victime. 
  • Narcissisme : évidemment, et cela à l’extrême,  ils sont les meilleurs, les plus beaux, ils sont uniques, importants, supérieurs aux autres et s’attendent à être traités comme tel. Ils pensent aussi ne pouvoir être compris que par des personnes ou des institutions de haute qualité et de haut statut.
  • Jalousie : ils pensent que les autres l’envies et sont jaloux de lui. Au fond, c’est eux qui envient les autres.
  • Aucune empathie : ils sont incapables de reconnaître ou de percevoir les sentiments et besoins des autres. Ils utiliseront les autres et leurs sentiments pour arriver à leurs fins. Ils ne pourront pas non plus s’excuser ou demander pardon sauf par pure stratégie.
  • Arrogance : ils adoptent lors de la destruction de la victime un comportement hautain et arrogant. Ils usent, sous couvert d’humour, de dénigrements perpétuels sur leur victime.
  • Pouvoir : ils recherchent et fantasment le pouvoir illimité, d’amour parfait et idéal. Ils veulent briller et qu’on leur disent qu’ils brillent.
  • Personne tierce dans la relation : ils vont toujours vous comparer à un.e ex, un.e ami.e ou tout autre personne qui faisait forcément mieux que vous. 
  • Sexualité : les personnes ayant un trouble de la personnalité narcissique utilisent la sexualité comme un outil de manipulation ou de contrôle dans la phase « lune de miel » de fusion. La plupart du temps, ce n’est pas une sexualité joyeuse car ils n’ont pas forcément besoin de sexualité avec l’autre. Rappelons que dans la sexualité, il y a une part de vulnérabilité à offrir à l’autre et pour les PN, cette vulnérabilité est inacceptable car ils veulent rester dans le contrôle et devenir vulnérable, ce serait perdre son contrôle. 
  • Souffrance : ils souffrent d’anxiété profonde et éprouve une satisfaction morbide à voir sa victime au plus bas.
Comment agit un pervers narcissique en relation ?

Le profil PN utilise un processus lent et invisible pour la victime. Quand il aime, il aime plus que les autres. Il recherche dans un premier temps la fusion en premier temps et la victime ne remarque pas forcément cette recherche excessive mais est plutôt flattée : « oh chouette, il.elle veut passer beaucoup de temps avec moi, je vis un conte de fées ». Et puis, le couple commence la plupart du temps par de la fusion/passion donc la victime ne se pose pas forcément de questions sur cette fusion maladive puis le couple passe ensuite à une phase plus douce, plus sereine.

Pendant cette première phase, la victime va être ENVAHIE d’amour de la part du PN.

Être en relation avec un PN c’est comme passer d’un conte de fées à son pire cauchemar ! « C’était tellement fluide et évident entre nous, tout ce que j’aimais, elle l’aimait, tout ce que je détestais elle le détestait, j’avais rencontré la personne idéale ! Mais en réalité c’était du Fake ! » Sophie, ancienne victime d’une relation toxique.

Dès que la phase de fusion se termine, c’est la fin du monde pour lui ! Ça me fait penser à un adolescent qui est dans la recherche excessive de la passion. Il a une capacité à remettre de la vie partout mais il a ce problème de « trop » aimer. Son amour est excessif et vu qu’il est monté tellement haut dans l’investissement et aussi à l’intérieur de lui-même, il va chuter, il peut même passer à l’acte suicidaire. Vu qu’il est tellement dépendant de l’autre parfois il pourrait reprendre une situation même mauvaise. Il ne supporte pas l’austérité, le manque d’attention et la rigueur.

 

Et c’est pendant cette deuxième phase que le profil PN va tout faire pour tuer l’intimité (une des fondations de la relation et de la sexualité saines et joyeuses). Il va mentir sur sa vie, ses émotions, ses failles… Même en thérapie de couple ! Le profil PN fait du gaslighting avec sa victime. Il lui enfume le cerveau avec pleins de pensées contradictoires pour qu’elle en vienne à douter d’elle-même, de son histoire et de ses pensées et jusqu’à penser devenir le coupable à la place de la victime. N’oublions pas que pour sa propre sécurité, il doit garder le pouvoir en toute circonstance.

Existe-t-il un profil type des victimes du pervers narcissique ?

Il n’y a pas réellement de profil type de victime mais des similitudes entre les victimes ressortent tout de même fréquemment :

  • Dépendance affective : la personne ayant une forte dépendance affective a peur de la séparation, de la sensation de vide et d’être seul.es. Elle aura donc du mal à quitter une relation même toxique. Deux exemples pour illustrer mon propos : les paroles d’une cliente : « même des miettes de lui me suffisent » et les paroles de la chanson Ne me quitte pas de Jacques Brel : « Laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre, l’ombre de ta main, l’ombre de ton chien« .
  • Besoin de validation : la personne qui recherche très régulièrement la validation des autres pour prendre une décision pourra aussi être une cible pour un pervers narcissique qui se fera un plaisir de fournir cette validation puis de l’utiliser comme moyen de contrôle sur la personne.
  • Nature empathique ou sentiment de responsabilité : la personne empathique va parfois chercher à vouloir « guérir » ou sauver le PN pensant qu’elle pourra le changer. D’une autre façon mais proche, la personne qui se sent responsable du bien-être des personnes qui l’entourent voudra aussi guérir le PN. Parfois la victime peut avoir un touche de toute-puissance qui lui vient en se disant : « non mais moi, je vais arriver à la.le changer ».
  • Isolation sociale : la personne isolée sera une cible privilégiée car elle aura moins de soutien pour se faire conseiller et évaluer la toxicité de la relation et le PN pourra exercer sa toute-puissance sur elle. Dans le cas contraire, les PN devront mener des actions pour isoler la personne et ainsi garder le contrôle sur elle.
  • Personne très généreuse naïve : la personne qui a tendance à ne voir le mal nulle part et que le meilleur chez les autres sera aussi une cible. Le manque d’empathie chez le PN fait qu’il cherche ce qu’il n’a pas et à détruire l’infans (c’est l’enfant avant le langage, l’enfant dans la sensorialité, dans la découverte, c’est cette partie de nous partie de nous qui a gardé une part d’innocence)
    et la naïveté de la personne.
  • Joie et amour de l’amour : la personne très joyeuse, pleine de vie, qui aime l’amour et le scénario de l’amour est une cible également car le PN aimerait simplement être comme cette personne et va souhaiter la détruire.
  • Manque d’estime de soi : la personne ayant peu d’estime et de confiance en soi est susceptible d’être séduite par les flatteries du PN pour ensuite accepter ses comportements toxiques en souvenir de ses belles paroles.
  • Passé avec un traumatisme : la personne ayant vécu un trauma, en particulier dans son enfance, peut se retrouver et vouloir « se punir » avec une relation toxique à l’âge adulte. Idem pour la personne qui vit une faille actuellement, le PN saisira la faille pour agir.
  • Manque d’expérience ou ignorance de la perversion : la personne non informée au sujet des personnes toxiques pourra se retrouver dans une situation de manipulation plus facilement.

Il est crucial de comprendre que ces caractéristiques ne signifient pas que quelqu’un mérite d’être traité de cette manière. Les PN sont les seuls responsables de leurs actions, et c’est leur comportement qui est en faute, pas celui de la victime. Si quelqu’un se sent piégé dans une relation toxique, il est essentiel de chercher de l’aide et du soutien.

Reprenez le pouvoir grâce à la sexothérapie

Prenez rendez-vous avec votre sexothérapeute certifiée en ligne pour reprendre le contrôle sur votre vie sentimentale

Comment aider ma.on conjoint.e à ne plus être un PN ?

Les aider ? Stop ! Ce n’est pas votre job mais celui d’un psychiatre ! J’ai même tendance à croire que la perversion narcissique ne se soignerait pas. 


Votre seule issue est de fuir !

Comment se protéger des PN ?

Il est essentiel de reconnaître les signes d’une relation toxique avec un pervers narcissique. Si vous pensez être en couple avec un PN, protégez-vous !

 

  • Nommez votre souffrance : la prise de conscience vous aidera à vous en sortir ! Brisez l’emprise, sortez du déni : oui les premiers mois avec cette personne étaient peut-être les plus beaux de votre vie mais ils étaient faux ! Faites-en le deuil ! 
  • Cherchez du soutien : c’est la première chose à faire, entourez-vous car le PN aura tendance à vous isoler. Parlez-en à des amis, à la famille ou consultez un.e professionnel.le même si votre partenaire essaie de vous faire comprendre et d’agir autrement.
  • Établissez des limites saines et affirmez-vous : définissez vos limites et apprenez à dire non.
  • Éduquez-vous : plus vous en saurez sur ce type de comportement, mieux vous serez armé.e pour y faire face. Beaucoup de forums et groupes existent à ce sujet, trouvez celui qui vous correspond et sachez en sortir quand vous ne serez plus relié.e à cette personne toxique.
  • Évitez la confrontation directe : confronter un PN peut le rendre plus agressif. Non, ce n’est pas lâche de fuir, rappelez-vous qui vous avez en face de vous.

« La règle numéro 1 pour s’en sortir c’est d’abord le zéro contact. » Sophie, ancienne victime d’une relation toxique.

  • Fuyez : même s’il vous parle ou vous attaque, ne répondez pas. Coupez les liens, supprimer les numéros de téléphone, bloquez les réseaux sociaux du PN, de ses ami.e.s et de sa famille. Jetez ses affaires. Même si vous avez fait toutes ces actions, le PN retentera tant qu’il y verra une faille, une possible entrée en prenant un autre masque plus doux et essayant de se faire pardonner. La rupture doit être nette, sans détour. Ne craquez pas ! Silence radio ! Ignorez-le.a ! Courage ! Sans contact, sinon le PN garde une emprise sur vous.
La personne qui détruit votre santé mentale ne peut pas être la même que vous considérez comme l’amour de votre vie.
  • Donnez-vous du temps pour guérir : donnez-vous du temps pour vous reconstruire. Prenez soin de vous, reprenez confiance en vous ! Acceptez cette période de votre vie, pardonnez-vous ! Vous n’êtes plus sa victime, aujourd’hui, vous êtes VOUS ! 
  • Concentrez-vous sur votre futur.
Quelles sont les conséquences des actes des profils PN sur leur victime ?

Le comportement d’un PN peut avoir des effets dévastateurs. Les victimes peuvent souffrir de dépression, d’anxiété, d’angoisse, d’une faible estime de soi, de confusion, de culpabilité et d’autres problèmes psychologiques. Leur contrôle peut être si intense qu’il peut être difficile de reconnaître la toxicité de la relation même pour la victime ou encore que la victime soit prise d’atonie, d’une incapacité à agir.

 

Les victimes peuvent aussi ressentir des douleurs psychosomatiques tel que des maux de tête, de dos, pression sur la poitrine comme un poids qui empêche de respirer… Les victimes peuvent aussi souffrir de fatigue intense, d’irritabilité, d’insomnie, de troubles alimentaires, de pertes de mémoire, de solitude dans le couple… 

 

Même si la qualification d’une relation toxique en perversion narcissique est très à la mode, c’est une réalité que de nombreuses personnes vivent quotidiennement. Il est crucial d’en reconnaître les réels signes et d’adopter des stratégies pour se protéger. N’oubliez jamais que vous avez le droit d’avoir une relation saine et équilibrée, sans manipulation ni abus.

Pour aller plus loin, voici quelques ressources sur les pervers narcissiques et les relations toxiques

Ce site participe au Programme Partenaires d’Amazon EU, un programme d’affiliation conçu pour permettre à des sites de percevoir une rémunération grâce à la création de liens vers Amazon.fr

Ecoutez-vous, s’il y a quelque chose d’étrange dans votre relation, questionnez-la.

Voici le témoignage complet de Sophie, ancienne victime dans sa relation avec une personne pervers narcissique

Bonjour, je m’appelle Sophie, j’ai 50 ans et un fils de 18 ans et je suis séparée depuis 8 ans de son père. Maryse m’a demandé si je serais d’accord pour témoigner sur mon expérience avec Nelly, la perverse narcissique qui a partagé ma vie pendant près de 2 ans. J’ai immédiatement accepté car je pense et j’espère sincèrement que cela peut redonner courage et motivation de voir qu’il est possible de se sortir de l’emprise.

 

Comme moi, vous avez dû vivre la période de love bombing comme une lune de miel pendant laquelle vous avez pensé « ça y est j’ai enfin trouvé mon âme sœur ». Avec Nelly, nous nous sommes rencontrées au travail et j’étais chargée de la former sur son poste. Nelly a 23 ans de moins que moi donc rapidement je l’ai prise sous mon aile à cause de mon empathie comme je le faisais souvent avec les « petits jeunes » qui arrivaient dans le service. De nature très sociable, je parle facilement aux gens. Il n’a donc pas été difficile de créer rapidement un lien avec moi. Elle m’a d’abord envoyé un mail perso sur ma boîte pro. Et on s’est vite bien entendu. Il était naturel de lui donner mon numéro de portable d’autant que nous allions être confinées. Étant chargée de la former, nous étions sans arrêt en train de discuter et les conversations pro déviant toujours sur du perso. C’est ainsi qu’elle a pris l’initiative de m’écrire après le travail. De fil en aiguille on s’est écrit de plus en plus, on se racontait tout, absolument tout, des choses très personnelles… et trop vite, jusqu’à être en contact quasi H24. Sans le savoir j’avais signé mon arrêt de mort et elle avait tissé sa toile.

 

Le PN ne vous pose pas de questions et ne vous fais pas la conversation parce qu’il s’intéresse à vous mais simplement pour apprendre à vous connaître parfaitement VOUS et VOS FAILLES, pour mieux appuyer là où ça fait mal, pour mieux vous détruire. C’était tellement fluide et évident entre nous, tout ce que j’aimais, elle l’aimait, tout ce que je détestais elle le détestait, on pensait à la même chose au même moment… bref j’avais rencontré la personne idéale ! Mais en réalité c’était du Fake car le PN est un caméléon qui s’adapte à sa victime. Il n’a pas de personnalité et il n’a pas d’âme. Ce qui était difficile pour moi c’était d’avouer que j’étais attirée par une femme et qui pourrait avoir l’âge d’être ma fille. Mais c’était trop tard, des sentiments étaient nés, sentiments que je n’avais pas ressentis depuis longtemps, des attentions, compliments, surprises, cadeaux… que je n’avais pas eus depuis longtemps. Elle savait y faire, c’est un vrai métier d’être PN ! Et un beau jour j’ai craqué et nous sommes « sorties » ensemble (je le mets entre guillemets car il est impossible de sortir, ni d’être en couple avec un PN ; c’est juste une relation malsaine et fausse puisque le PN n’est ni sincère, ni sain, est sans sentiment, juste là pour vous détruire et surtout il n’est pas lui même !). 

 

Une fois qu’elle a été sûre que j’étais amoureuse d’elle ET en dépendance affective ET sous emprise, elle a commencé à changer. Moins de compliments et surtout place aux critiques et aux réflexions (petites au début) et à la technique de triangulation (pour encore plus anéantir mon estime de moi et me rendre jalouse). Le PN teste sa proie pour voir si c’est une bonne proie qu’il va pouvoir manipuler et détruire. Nelly essayait, me faisait une réflexion et voyait si j’acceptais et si je restais. Et au fur et à mesure elle tapait un peu plus fort, de plus en plus fort, jusqu’à ce que j’accepte l’inacceptable sans m’en rendre compte. Je me remettais sans cesse en question, pensais que je n’étais pas normale d’agir et de penser comme ça, que c’était de ma faute si ça n’allait pas. Nous nous disputions de plus en plus souvent. Je me sentais nulle et sans valeur. Je lui demandais son avis pour tout, incapable de prendre la moindre décision par manque de confiance et par peur de la décevoir. Elle voulait que je ne vois que par elle et que tout tourne autour d’elle pour bien sûr me le reprocher après. Elle m’avait enfumé le cerveau (gaslighting) pour faire croire que c’est moi qui avais un problème et que je ne savais pas être en couple. C’était invivable et mes amies ne me reconnaissaient plus, moi qui suis toujours joyeuse, j’étais déprimée et éteinte. Combien de fois je me suis réveillée et endormie en pleurant ! J’étais engluée dans cette relation, allant de dispute en dispute et de rupture en rupture. J’étais épuisée !

 

Nous avons commencé notre relation en juin 2020 et en novembre une de mes amies m’a dit « c’est une perverse narcissique ». C’est à ce moment là que j’ai commencé à en parler et à me documenter sur ce sujet et j’ai rompu définitivement en novembre 2021 et mis un terme définitif à notre relation en juillet 2022 donc ne culpabilisez pas si vous rechutez, l’essentiel c’est d’y arriver. Personne ne peut comprendre ce qu’est l’emprise sans l’avoir vécue. Mais au début on a honte parce qu’on pense que l’on est faible d’avoir accepté tout ce qu’on a subi, de ne pas avoir su quitté cette relation toxique. Se mêle à ça un sentiment de culpabilité et malheureusement on pense qu’on est quand même mieux avec cette personne que sans car on ressent le manque et c’est horrible cette souffrance, d’où les retours incessants vers cette personne maléfique. On recherche et on s’accroche au bien-être vécu lors du début de relation où l’on croyait être dans cette fameuse lune de miel, bien-être qui ne reviendra jamais puisque c’était juste pour nous appâter. La personne que l’on a rencontrée n’existe pas en réalité. Mais la souffrance que l’on ressent ce n’est pas dû à l’amour, c’est simplement l’emprise que l’on a subi depuis plusieurs semaines, mois, années qui nous créent ce manque. On est resté dans ce schéma tellement longtemps qu’on ne sait plus vivre autrement. Mais un jour il y a ce déclic qui fait ouvrir les yeux et qui vous dit : « cette fois-ci c’est la bonne, c’est fini pour de bon, je vais m’en sortir ! ». On réussit à le / la quitter ! Et une chose étrange se produit, vous vous apercevez que c’est votre PN qui ressent le manque de vous et que c’est horrible pour lui mais ce n’est pas parce qu’il vous aime, c’est juste parce qu’il a perdu sa source narcissique sans laquelle il ne peut et ne sait vivre. Il ira de proie en proie toute sa vie, il ne peut changer car il est incapable de se remettre en question pensant que ce sont les autres le problème !

 

Et c’est à ce moment là qu’il ne faut pas recraquer, il faut regarder devant soi, et se fixer comme objectif de sortir de l’emprise pour retrouver une vie saine et sereine. La règle numéro 1 pour s’en sortir c’est d’abord le ZERO CONTACT. Si vous avez des enfants en commun ou un travail, communiquez par mail uniquement et bloquez tout le reste et restez succinct dans vos réponses et centré sur le sujet des enfants ou du travail. Il va vous faire culpabiliser et peut être tenter de revenir. Ne rentrez pas dans son jeu. Ça ne sert à rien non plus de vouloir l’embêter ou le rendre jaloux. Occupez vous uniquement de vous. Si vous n’avez rien en commun c’est beaucoup plus facile de bloquer toutes les sources de communication.

 

Si votre PN vous a déjà quitté pour une autre proie, prenez ça comme un cadeau du ciel car vous en êtes débarrassé et cela signifie également que vous n’êtes plus manipulable et que vous êtes sur la bonne voie. Une fois que vous avez réussi à couper les ponts, vous aurez besoin de vous reconstruire car oui c’est un traumatisme. Pour cela quelques conseils que j’ai suivis et testés qui fonctionnent : 
– Entourez vous des personnes que vous aimez et qui vous aiment, qui sont bienveillantes et pas dans le jugement.
– Faites appel à un professionnel (hypnothérapeute, sophrologue, psychologue…)
– Faites une activité qui vous procure du plaisir (artistique, sportive, culinaire…)
– Sortez et rencontrez de nouvelles personnes, élargissez votre réseau
– Pratiquer du sport et de la méditation pour évacuer le stress, les tensions que cela procure
– Coupez les ponts avec l’entourage du PN.

Je ne vais pas vous mentir, ce n’est ni simple ni facile mais c’est possible ! Ce sont les PN les mauvaises personnes et pas nous ! Si nous avons été choisis comme proies, c’est que nous avons de grandes qualités qu’ils nous envient ! Force et courage à vous et surtout respectez-vous et pensez à vous. Sauvez votre peau comme j’ai sauvé la mienne, quitte à changer de travail ou à déménager. Il n’y a pas que des PN sur terre… Faites vous confiance, écoutez votre intuition et analysez les actes. L’avantage c’est que maintenant nous saurons les démasquer à temps. 

 

J’en profite pour remercier toutes ces personnes qui m’ont aidée à m’en sortir, elles se reconnaitront. Mille mercis d’être dans ma vie ♥️