Vous vous demandez pourquoi vous ne ressentez pas souvent l’ « envie » de faire l’amour… alors que vous appréciez les moments intimes ?
Vous vous dites peut-être que quelque chose ne va pas, que vous avez « perdu votre libido », ou que vous êtes « froid·e » ?
Et si je vous disais que c’est parfaitement « normal », et surtout, que vous n’êtes pas du tout défaillant·e ?
Bienvenue dans le monde (méconnu) du désir réactif !
Le modèle classique : "je ressens du désir, donc je passe à l’acte"
C’est le scénario qu’on nous montre partout : dans les films, dans les séries, dans la culture populaire. Le désir surgirait comme une envie subite, impérieuse, qui pousse naturellement à avoir un rapport sexuel. On appelle cela le désir spontané.
Ce modèle s’applique souvent au fonctionnement de l’euphorie des débuts de relation mais il est loin d’être universel.
Et si le désir venait… après le début de l’échange intime ?
La sexologue canadienne Rosemary Basson a introduit un autre modèle de fonctionnement sexuel : le désir réactif.
Dans ce schéma, il n’y a pas toujours d’envie sexuelle claire avant le début d’un moment intime. Mais à mesure que l’on se sent en sécurité, touché·e, connecté·e… le désir peut apparaître progressivement.
Le problème, c’est que la norme du désir spontané est tellement valorisée dans notre culture que beaucoup de personnes, en particulier les femmes, s’inquiètent lorsqu’elles ne ressentent pas ce type d’envie immédiate. Elles peuvent alors se croire « en panne de désir », alors qu’en réalité leur sexualité suit un autre rythme, tout aussi légitime.
Vous n’aviez pas « envie » au départ, mais une fois dans l’échange, vous vous sentez bien, engagé·e, excité·e. C’est cela, le désir réactif. Et il est tout aussi légitime que le désir spontané.
Ce que cela change... dans nos croyances !
- Vous n’êtes pas anormal·e si vous ne pensez pas souvent au sexe
- Vous pouvez dire « oui, pourquoi pas » à une rencontre intime même sans désir intense initial, à condition que ce soit un “oui” sincère, sans pression. Continuez de bien écouter votre propre consentement, c’est TRES important !
- Vous pouvez nourrir votre désir en cultivant les bonnes conditions : lenteur, sécurité émotionnelle, liberté, jeux, fantaisies…
- Et surtout : votre désir mérite d’être accueilli tel qu’il est, pas tel qu’il « devrait » être.
Le désir se cultive !
On attend souvent que le désir « revienne ». On attend souvent que le désir “revienne”, comme s’il devait surgir tout seul, de manière spontanée, presque magique.
Mais le désir ne fonctionne pas toujours comme ça. Parfois, il n’est pas en pause… il est juste endormi. Et dans ce cas, il ne s’agit pas de l’attendre passivement, mais plutôt de le réveiller en douceur, de l’apprivoiser comme on ravive une flamme : avec délicatesse, attention et patience.
- Commencez par identifier ce qui, dans votre quotidien, favorise votre envie de proximité : un massage qui vous reconnecte à votre corps, une lumière douce qui apaise, un moment sans interruption, loin des écrans et du bruit, une conversation profonde ou complice, un vêtement dans lequel vous vous sentez bien, une activité qui vous ramène à vous, à votre plaisir personnel… Chaque élément compte.
- Et surtout : exprimer ce dont vous avez besoin : ce qui vous touche, ce qui vous freine. Cela pourra changer la dynamique. On croit souvent que « l’autre devrait comprendre »… mais personne ne peut deviner exactement ce qui se passe en vous. Mettre des mots sur votre propre fonctionnement, vos rythmes, vos envies ou vos hésitations, c’est un cadeau que vous vous faites mutuellement. Cela évite les malentendus, les frustrations, et surtout… cela nourrit la complicité.
Prêt⸱e pour comprendre son propre désir pour pouvoir ensuite savoir le partager ?
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